L’APAPUL n’a habituellement pas pour pratique de prendre position sur les enjeux politiques ou sociaux. Cependant, durant la Semaine pour l’avenir, le conseil d’administration a choisi de faire une exception à cette règle, et pour cause! Les changements climatiques touchent chacun d’entre nous, quels que soient nos allégeances politiques, nos valeurs ou nos idéaux. Ainsi, dans le cadre du mouvement mondial Planète en grève, nous avons invité nos professionnels spécialistes en développement durable à partager avec vous leur analyse de la situation.

Éric Matteau, président

C’EST LE TEMPS DE PASSER À L’ACTION!
Par Daniel Forget, coordonnateur d’opérations
Vice-rectorat aux affaires externes, internationales et santé

Chers collègues et collègues,

L’urgence d’agir dans la lutte aux changements climatiques amène notre jeunesse dans le débat avec le mouvement Planète en grève. Effectivement, des débrayages sont attendus à l’échelle nationale et internationale pour manifester contre les « gens en situation de pouvoir » et leur apparente apathie ou timide réaction devant l’ampleur de la crise.

Nous sommes tous en relative situation de pouvoir, mais nous ne sommes pas apathiques.

Les professionnels de la gestion des études, du service aux étudiants, du recrutement, du service des immeubles, pour ne nommer que ceux-là, sont en constant dialogue avec des représentants de la génération future, les étudiants, pour répondre à leurs besoins liés à leur future profession. Cela ressemble, à peu de mots près, à la définition classique du développement durable (DD) (c.-à-d. Un développement qui répond aux besoins des générations actuelles sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs). Accompagner, offrir les clés de la réussite, réconforter, encadrer cette génération future pour qu’ils prennent la place qui leur revient dans la société constitue un apport considérable pour offrir un monde d’opportunités aux générations futures, pas seulement un monde d’enjeux, de défis et d’écoanxiété.

En cela, nous inscrivons nos actions en droite ligne de celles de nos prédécesseurs. De cette façon, on poursuit notre course, notre trajectoire, mais on n’embrasse pas le changement, on ne participe pas activement à la transition écologique tant nécessaire.

C’est pourquoi chacun d’entre nous pose des petits gestes, dans notre vie personnelle d’une part, dans notre vie professionnelle d’autre part. Les versions papier sont abandonnées pour de l’archivage électronique, des événements deviennent écoresponsables. Il n’y a plus de bouteilles d’eau sur le campus, ni de verres en styromousse pour le café. Les étudiants sont invités à considérer une inscription dans des cours et des programmes en environnement, faire un profil en DD, s’intéresser au marché de l’emploi « vert ou verdissant ». L’engagement des étudiants sur le campus est reconnu; les initiatives « vertes » sont financées et valorisées (ex. : laissez-passer universitaire). Nous développons des formations et des approches d’approvisionnement et d’alimentation responsable, de responsabilité sociale, de santé durable, d’analyse de cycle de vie, d’économie circulaire, d’efficacité énergétique, de désinvestissement des énergies fossiles…  D’ailleurs, la somme de nos efforts collectifs a été remarquée sur la scène internationale par la position de leadership avoué de notre institution envers le DD (STARS, 1re au Canada, 2e dans le monde). Des petits gestes oui, mais de grands gestes également lorsque les engagements sont inscrits dans la mission, les politiques, la réglementation de notre institution et de nos unités respectives.

Mais l’ampleur de la crise climatique, combinée à l’inertie des systèmes, exige une réponse à la hauteur de nos capacités du XXIe siècle. Au-delà des approches « business as usual » et « de la théorie des petits gestes », j’en appelle à :

  • notre capacité de soutenir et d’améliorer les initiatives déjà mises en place;
  • notre potentiel d’innovation pour être plus audacieux et en arriver à intégrer des changements systémiques dans nos fonctionnements pour une véritable transition écologique;
  • notre engagement envers des initiatives volontaires de réduction de GES (opter pour du transport collectif ou actif, compenser nos GES. Oui, ça coûte cher une vignette de stationnement, mais pour 2 à 3 % de frais additionnels — 17 $ — on compense les GES liés à notre déplacement quotidien sur le campus.)

J’en appelle également à :

  • notre empathie envers les autres que l’on ne voit pas, mais qui sont sur la ligne de front des changements climatiques (générations futures, populations marginalisées, milliards de mal nourris, réfugiés climatiques…);
  • notre sentiment de joie et d’allégresse envers les enfants, pour traduire ce sentiment en engagement envers eux, pour que nous leur léguions une Terre remplit d’opportunités faisant ainsi contrepoids à l’écoanxiété qui freine l’espoir;
  • notre intelligence et à notre sagesse collective, pour éviter de laisser notre cortex reptilien prendre les commandes de « notre agenda individuel de survie » qui nous pousse à ériger des murs, à cumuler des richesses, à écouter des nouvelles qui nous confortent (lire les headlines, crédibiliser les « fake news ») et ultimement à devenir un voisin gonflable.

Je nous sais capables collectivement. Il faudra s’entraider, se soutenir, accepter nos différences et « être patients malgré tout » (ce n’est pas en tirant sur la tige que la plante poussera plus vite), mais il est plus que temps de passer en « mode action ». C’est le temps d’écouter les femmes et les hommes de science.  C’est l’heure aujourd’hui du passage à l’action dans la lutte aux changements climatiques.

L’ÉNERGIE À L’UNIVERSITÉ LAVAL
Par Marise Vallières, conseillère en énergie
Service des immeubles

Bien avant mon arrivée à Université Laval, des efforts ont été consentis par plusieurs corps de métier pour améliorer la performance de nos équipements, de nos bâtiments et ainsi réduire la consommation énergétique. Depuis 2005, malgré la croissance du parc immobilier de 16 % de sa superficie, nous observons une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 29 %. Au sujet de l’intensité énergétique, il a été possible de réduire de 26 % depuis 2000. Considérant l’ensemble des activités de l’Université Laval, c’est énorme : ces activités diversifiées couvrent l’enseignement, la recherche et la vie communautaire qui nécessite l’usage d’infrastructures requérant beaucoup d’énergie (laboratoires, chambres froides, aréna, piscines, etc.).

Le Programme des Nations Unies reconnaît les boucles thermiques ainsi que les réseaux de distribution d’énergie, comme ceux qui sont utilisés à l’Université Laval, comme un vecteur important dans la transition énergétique.

http://www.districtenergyinitiative.org/sites/default/files/publications/desfullreportfrench-290520171147.pdf

Un tel réseau énergétique existe puisqu’il y a eu des décideurs de l’Université qui ont eu une vision dans les années 50. Le réseau de production de vapeur a été construit en 1965 et des équipes ont travaillé à son maintien et à son évolution technologique. Aujourd’hui, la centrale thermique de production de vapeur est une des plus performantes de la province de Québec. Au sujet des boucles thermiques, les équipes d’exploitation et de maintenance s’assurent d’optimiser leur fonctionnement dans les bâtiments et de réaliser d’autres mesures rentables.

Avant 2005, le réseau d’eau refroidie était originalement utilisé uniquement pour climatiser les bâtiments. Il fonctionne maintenant en système hydrothermique. Ce système permet d’effectuer le chauffage des bâtiments à l’aide de l’énergie résiduelle d’un autre. Depuis 2017, mon travail au quotidien concerne l’utilisation efficiente de l’énergie, la recherche d’alternatives et d’opportunités qui visent la transition énergétique. Je ne suis pas la seule, je suis entourée de collègues qui eux aussi croient à l’importance de la réduction de la consommation énergétique, des GES, aux constructions efficientes et aux actions qui font une différence au quotidien. Ces personnes dédiées assurent, au quotidien, le maintien des installations et veillent à leur performance. D’autres planifient et projettent des actions dans le temps afin que, par les projets, l’Université Laval diminue son empreinte. 

En février 2018, l’Université s’est engagée à réduire sa consommation énergétique par le biais d’une Politique sur la gestion énergétique. Cette politique statue non seulement sur le respect des exigences gouvernementales, mais en vise le dépassement dans un contexte d’exemplarité. Cette politique est la suite logique de l’engagement de l’institution envers le développement durable (DD), suite et complémentarité de tous les efforts consentis. Le DD est une valeur ancrée dans la culture de l’Université. En septembre 2018, 8 % de la consommation de gaz naturel issu du fossile a été remplacé par du gaz naturel issu de la bio méthanisation.

Pour ma part, je ne crois pas qu’il existe UNE solution, mais je crois que la synergie des plusieurs actions réalistes font la différence.

Bonne semaine pour l’AVENIR!

UN BOUQUET DE LECTURES PROPOSÉ PAR UNE PASSIONNÉE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE

Par Guylaine Bernard, coordonnatrice d’opérations
Service des immeubles

Curieux de connaître votre empreinte sur le climat avec un calculateur adapté pour les Québécois? Le site vous propose quatre calculateurs d’empreinte carbone au Québec.

La zénitude de la biodiversité, à essayer à la maison! Un beau gazon pour jouer au badminton à la maison, c’est bon. Ajoutez de la couleur, des formes, des papillons et des oiseaux en choisissant de planter des plants faciles à entretenir, vous évitez ainsi la tonte et les gaz à effet de serre associés. Lire la suite

Préserver vos surfaces perméables Ça permet à l’eau de pluie de s’infiltrer dans le sol pour aider les arbres qui captent le CO2 et les particules en suspension. Ça évite le ruissellement qui vient grossir le débit des rivières et augmente les risques d’inondations. Même à l’échelle d’un petit terrain, regardez-le avec des yeux neufs. Comment était-il avant le développement urbain? Comment réintégrer des portions qui ramène l’équilibre?

J’influence l’UL dans ses achats Si vous avez à acheter des biens et des services, profitez-en pour trouver des améliorations. Vous serez surpris du bon accueil de vos suggestions auprès de vos collègues et gestionnaires. Une tempête d’idée à plusieurs, quelques appels à différents fournisseurs ou à d’autres institutions leader en DD, une vérification des règles d’acquisition (qui incluent le DD dans les principes directeurs) et voilà, vous pouvez trouver une alternative gagnante pour la communauté universitaire et pour l’environnement. Lire la suite

Demain, c’est maintenant! Profitez d’une soirée pluvieuse pour visionner le film « Demain » en famille ou entre amis (https://www.tv5unis.ca/videos/demain)

Nous sommes là pour les étudiants, et eux aussi sont avec nous Ceux qui côtoient fréquemment les étudiants savent à quel point ils peuvent être organisés, efficaces, curieux, déterminés, festifs et aussi incohérents que nous parfois. C’est pour eux que l’UL existe et pour eux que nous sommes tous là. N’hésitons pas à nous joindre à leurs activités : jardin écologique, kiosques de sensibilisation, etc. Ils sont le vent sous nos ailes…

Le retour à l’élément terre… Profitez du beau temps d’automne qui reste pour pique-niquer sans gaspillage. Rapportez vos restes de table et papier essuie-mains vers les bacs identifiés « Compostables ». Ceux-ci deviendront compost et retourneront à la terre. Lire la suite