C’EST LE TEMPS DE PASSER À L’ACTION!
Par Daniel Forget, coordonnateur d’opérations
Vice-rectorat aux affaires externes, internationales et santé

Chers collègues et collègues,

L’urgence d’agir dans la lutte aux changements climatiques amène notre jeunesse dans le débat avec le mouvement Planète en grève. Effectivement, des débrayages sont attendus à l’échelle nationale et internationale pour manifester contre les « gens en situation de pouvoir » et leur apparente apathie ou timide réaction devant l’ampleur de la crise.

Nous sommes tous en relative situation de pouvoir, mais nous ne sommes pas apathiques.

Les professionnels de la gestion des études, du service aux étudiants, du recrutement, du service des immeubles, pour ne nommer que ceux-là, sont en constant dialogue avec des représentants de la génération future, les étudiants, pour répondre à leurs besoins liés à leur future profession. Cela ressemble, à peu de mots près, à la définition classique du développement durable (DD) (c.-à-d. Un développement qui répond aux besoins des générations actuelles sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs). Accompagner, offrir les clés de la réussite, réconforter, encadrer cette génération future pour qu’ils prennent la place qui leur revient dans la société constitue un apport considérable pour offrir un monde d’opportunités aux générations futures, pas seulement un monde d’enjeux, de défis et d’écoanxiété.

En cela, nous inscrivons nos actions en droite ligne de celles de nos prédécesseurs. De cette façon, on poursuit notre course, notre trajectoire, mais on n’embrasse pas le changement, on ne participe pas activement à la transition écologique tant nécessaire.

C’est pourquoi chacun d’entre nous pose des petits gestes, dans notre vie personnelle d’une part, dans notre vie professionnelle d’autre part. Les versions papier sont abandonnées pour de l’archivage électronique, des événements deviennent écoresponsables. Il n’y a plus de bouteilles d’eau sur le campus, ni de verres en styromousse pour le café. Les étudiants sont invités à considérer une inscription dans des cours et des programmes en environnement, faire un profil en DD, s’intéresser au marché de l’emploi « vert ou verdissant ». L’engagement des étudiants sur le campus est reconnu; les initiatives « vertes » sont financées et valorisées (ex. : laissez-passer universitaire). Nous développons des formations et des approches d’approvisionnement et d’alimentation responsable, de responsabilité sociale, de santé durable, d’analyse de cycle de vie, d’économie circulaire, d’efficacité énergétique, de désinvestissement des énergies fossiles…  D’ailleurs, la somme de nos efforts collectifs a été remarquée sur la scène internationale par la position de leadership avoué de notre institution envers le DD (STARS, 1re au Canada, 2e dans le monde). Des petits gestes oui, mais de grands gestes également lorsque les engagements sont inscrits dans la mission, les politiques, la réglementation de notre institution et de nos unités respectives.

Mais l’ampleur de la crise climatique, combinée à l’inertie des systèmes, exige une réponse à la hauteur de nos capacités du XXIe siècle. Au-delà des approches « business as usual » et « de la théorie des petits gestes », j’en appelle à :

  • notre capacité de soutenir et d’améliorer les initiatives déjà mises en place;
  • notre potentiel d’innovation pour être plus audacieux et en arriver à intégrer des changements systémiques dans nos fonctionnements pour une véritable transition écologique;
  • notre engagement envers des initiatives volontaires de réduction de GES (opter pour du transport collectif ou actif, compenser nos GES. Oui, ça coûte cher une vignette de stationnement, mais pour 2 à 3 % de frais additionnels — 17 $ — on compense les GES liés à notre déplacement quotidien sur le campus.)

J’en appelle également à :

  • notre empathie envers les autres que l’on ne voit pas, mais qui sont sur la ligne de front des changements climatiques (générations futures, populations marginalisées, milliards de mal nourris, réfugiés climatiques…);
  • notre sentiment de joie et d’allégresse envers les enfants, pour traduire ce sentiment en engagement envers eux, pour que nous leur léguions une Terre remplit d’opportunités faisant ainsi contrepoids à l’écoanxiété qui freine l’espoir;
  • notre intelligence et à notre sagesse collective, pour éviter de laisser notre cortex reptilien prendre les commandes de « notre agenda individuel de survie » qui nous pousse à ériger des murs, à cumuler des richesses, à écouter des nouvelles qui nous confortent (lire les headlines, crédibiliser les « fake news ») et ultimement à devenir un voisin gonflable.

Je nous sais capables collectivement. Il faudra s’entraider, se soutenir, accepter nos différences et « être patients malgré tout » (ce n’est pas en tirant sur la tige que la plante poussera plus vite), mais il est plus que temps de passer en « mode action ». C’est le temps d’écouter les femmes et les hommes de science.  C’est l’heure aujourd’hui du passage à l’action dans la lutte aux changements climatiques.